Les lectures de Nymi

Vendredi 30 avril 2010 à 18:48

Les Vampires de Manhattan
Melissa de la Cruz

Publié en 2007
341 pages

 

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Quatrième de couverture :


Il n’y a pas plus glamour que Mimi et son frère Jack au lycée ultra chic Duchesne, à New York. Snobs et branchés, ils forment avec leurs amis un club très sélect. Theodora, qui est plus vintage que Prada, n’est pourtant pas insensible au charme du très sexy Jack. Pourquoi un garçon si populaire s’intéresse-t-il soudain à elle ? Quel rapport avec Aggie, une élève retrouvée morte, vidée de son sang ? Theordora est déterminée à la découvrir quand apparaît sur sa peau un entrelacs de veines bleutées qui lui glace le sang. Elle non plus n’est pas une fille tout à fait comme les autres.

 

 


J’ai trouvé ce livre sur la table de nuit de ma sœur, mais j’avoue que sans son insistance pour que je le lise, je ne serais pas allée plus loin que la quatrième de couverture. Le résumé ne m’a pas fait du tout envie, car disons-le carrément, il fait réellement cliché.

Le livre n’est cependant pas dépourvu d’intérêt. Certes, je me suis souvent arrêtée dans ma lecture, le temps de lever les yeux au ciel, en soupirant contre cette niaiserie et toutes ses romances si convenues, si attendues ; mais le fait est que ce livre a été tout de même terminé, et ce très rapidement.

Les personnages sont réellement très clichés : le mystérieux Jack, magnifique et dangereux qui s’intéresse soudainement à la pauvre petite Theodora, bien moins riche que tous ses camarades. A noter que si Théodora est pauvre et doit s’habiller avec des hardes au début du livre, on la voit ensuite s’habiller avec des marques et on croise également sa grand-mère et tutrice vêtue de tailleurs de grands couturiers. Alors soit quelque chose m’a échappé, soit il y effectivement des incohérences assez prononcées dans ce livre !

Le cadre est lui aussi très convenu : un lycée très chic, des maisons qui sont plutôt des palaces, des boîtes de nuit de V.I.P et des jeunes qui passent leur vie dans de grands magasins.

Cependant, malgré tous ces clichés quelque peu agaçants, les vampires sont traités ici d’une façon tout à fait originale, et selon moi, très bien pensée. J’ai d’ailleurs largement préféré cette vision à celle de Stephenie Meyer (même si Anne Rice demeure la maîtresse incontestée du genre !).

Alors, malgré tous ces clichés et ce côté « bling bling », je pense peut-être lire la suite de ce livre.

A lire juste pour découvrir ces vampires particuliers, sauf si le côté cliché vous rebute !

Samedi 1er mai 2010 à 11:23

La fille de papier
Guillaume Musso

 Première publication en 2010
376 pages

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Quatrième de couverture :

« Trempée jusqu’aux os et totalement nue, elle est apparue sur ma terrasse au beau milieu d’une nuit d’orage.
D’où sortez-vous ?
Je suis tombée.
Tombée d’où ?
Tombée de votre livre. Tombée de votre histoire, quoi ! »

Tom Boyd, un écrivain célèbre en panne d’inspiration, voit surgir dans sa vie l’héroïne de ses romans.
Elle est jolie, elle est désespérée, elle va mourir s’il s’arrête d’écrire.
Impossible ? Et pourtant
Ensemble, Tom et Billie vont vivre une aventure extraordinaire où la réalité et la fiction s’entremêlent et se bousculent dans un jeu séduisant et mortel...

Une comédie vive et piquante.
Un suspense romantique et fantastique.
Quand la vie ne tient plus qu’à un livre !

 

 

 

Avis partagé sur ce roman, peut-être dû au fait que je me suis jetée dessus juste après avoir terminé le livre de Katherine Pancol. C’est peut-être pour ça que la description de certains sentiments m’a semblé un peu fade…

Je concède qu’on puisse penser que Musso est un auteur commercial : il sait ce  qui marche et utilise des références qui font mouche (on trouve tout de même l’histoire de deux adolescentes fans de Robert Pattinson !). Mais je pense qu’on ne peut le réduire à ça. Parce qu’auteur commercial ou non, il m’a touchée, comme toujours. Je ne reste jamais indifférente en lisant un roman de Musso, et après tout, n’est-ce pas l’une des choses qu’on demande à un livre ?

Alors oui j’ai étais touchée par cette histoire, ce lien entre un auteur et un de ses personnages secondaires. J’ai aimé la façon dont Musso explique comment Tom Boyd écrit, les sentiments qui l’agitent face à l’inspiration et surtout, surtout son rapport avec les lecteurs. J’ai été séduite par les esquisses de portraits de personnages en apparence sans réelle profondeur, et qui se révèlent pourtant au gré des pages, laissant derrière eux une impression fugitive, une phrase ou une atmosphère. Alors certes, on peut reprocher à Musso une certaine facilité d’action (et encore…) mais le fait est que ce roman touche, et qu’il parle au lecteur que nous sommes. Ainsi donc, tant pis pour le reste, je ne retiens que l’hommage à l’écriture et à la lecture !

 

 
"
Au fond, c’est quoi un livre, Milo ? De simples lettres alignées dans un certain ordre sur du papier. Il ne suffit pas d’avoir mis le point final à un récit pour le faire exister. J’ai dans mes tiroirs quelques débuts de manuscrits non publiés, mais je les considère comme des histoires mortes parce que personne n’a jamais jeté un œil dessus. Un livre ne prend corps que par la lecture. C’est le lecteur qui lui donne vie, en composant des images qui vont créer ce monde imaginaire dans lequel évoluent les personnages."

Mardi 4 mai 2010 à 11:51

L’écume des jours
Boris Vian

 


Première publication en 1947
335 pages
 

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 D'autres livres de Boris Vian :

L'arrache-coeur


Quatrième de couverture :

Un titre léger et lumineux qui annonce une histoire d'amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant. Dans cette œuvre d'une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d'un nénuphar, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir. Seuls deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des Noirs américains...

 



Enorme coup de cœur pour ce chef d’œuvre ! Boris Vian est un génie d’avoir inventé un monde si délicieusement absurde ! Au début, j’ai commencé à le lire en tentant de faire appel à ma petite logique, mais j’ai rapidement dû la laisser de côté, puisque qu’environ toutes les deux phrases surgit un élément inexplicable et bien souvent inexpliqué. Et c’est bien ce qui fait toute la magie du livre : au bout de plusieurs chapitres, on ne s’arrête même plus sur le détail absurde, tout simplement parce qu’il ne nous choque plus !

Boris Vian nous emporte dans un monde dans lequel des personnes meurent et sont évacués par des nettoyeurs, et ceci sans que personne ne s’en émeuve plus que ça. Le style est bien souvent désopilant, tellement justement les éléments présents sont étranges. Le personnage de Colin est très attachant, notamment lorsqu’il décide un beau matin qu’il veut tomber amoureux, et fera ensuite tout pour soigner sa belle Chloé. La métaphore du nénuphar m’a beaucoup touchée, de même que la dégradation progressive de l’appartement, au fur et à mesure que la fortune de Colin fondait. En revanche, il m’a été impossible de m’attacher à Chick, peut-être est-ce au vue de la façon dont il dilapidait l’argent de Colin ou traitait Alise…

La dernière partie est très sombre, et je l’ai terminé une boule au ventre, pressentant que la fin serait tragique et espérant en même temps me tromper. J’ai trouvé le dernier chapitre très bien pensé et je suis donc plus que ravie de cette lecture !

En bref, un vrai coup de cœur !


Quelques citations à savourer :

"Puis il fit un signe de croix car le patineur venait de s’écraser contre le mur du restaurant à l’extrémité opposée de la piste, et restait collé là, comme une méduse de papier mâché écartelée par un enfant cruel."

"Devant Colin, accroché à la paroi, on voyait Jésus sur une grande croix noire. Il paraissait heureux d’avoir été invité et regardait tout cela avec intérêt. "


"Entre la nuit du dehors et la lumière de la lampe, les souvenirs refluaient de l’obscurité, se heurtaient à la clarté et, tantôt immergés, tantôt apparents, montraient leur ventre blanc et leur dos argenté."

"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir."

Mardi 4 mai 2010 à 17:25

Après en avoir beaucoup entendu parler sur la blogosphère, je me lance donc dans mon premier challenge (émotion quand tu nous tiens !) et j'ai, pour cette occasion, choisi le challenge ABC qui m'inspirait décidément beaucoup depuis quelques temps. Je l'ai certes commencé un peu plus tard que prévu, mais j'entends bien le terminer en décembre 2010 ! Comme vous le constaterez, il me manque un certain nombre de lettres, alors si vous avez des suggestions, je serai ravie de faire de nouvelles découvertes !


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Challenge ABC 2010 
 
8/26

 
A : Austen Jane Northanger Abbey *
B : Brontë Anne - Agnès Grey *
C : Carroll L. - Les aventures d'Alice au pays des merveilles *
D : Dunsany La fille du Roi des elfes
E :
 
F : Flaubert - Madame Bovary
G : Gaiman Neil - L'étrange vie de Nobody Owens
H : Huxley Le meilleur des mondes
:
J : Juliet Charles Lambeaux
 
K :
L : Le Fanu S. Carmilla *
M : Mme de Lafayette  La princesse de Clèves
: Nothomb Amélie - Péplum *
O : Orwell George - 1984
 
P : Perec Georges La disparition
Q : Quignard Pascal - Tous les matins du monde
R : Rowling J.K - Le Quidditch à travers les âges *
S : Stroud J. Les héros de la vallée
T : Tolkien J.R.R. - Bilbo le Hobbit *
 
U :
V : Vian - L'arrache-coeur *
W : Werber B. - Le Cycle des Dieux, Tome 3 : Le mystère des Dieux
X : Xinran - Baguettes chinoises
Y : Yourcenar Marguerite Nouvelles orientales
Z : Zweig Stefan - Lettre d’une inconnue

Jeudi 6 mai 2010 à 13:14

L’arrache-cœur
Boris Vian


 ~ Challenge ABC ~

Première publication en 1953

256 pages

 

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D'autres livres de Boris Vian :

L'écume des jours



Quatrième de couverture :

Voilà un coin de campagne où l’on a de drôle de façons… La foire aux vieux, par exemple. Curieuse institution ! On sait bien aussi que tous les enfant peuvent voler comme des oiseaux dès qu’ils étendent les bras – mais est-ce une raison suffisante pour les enfermer derrière des murs de plus en plus hauts, de plus en plus clos ? Le psychiatre Jacquemort se le demande – puis ne se le demande plus, car il a trop à faire avec la honte des autres, qui s’écoule dans un bien sale ruisseau.

Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

 

 

 

J’ai trouvé ce réellement roman bouleversant, et surtout très troublant. L’histoire commence de façon anodine : Jacquemort arrive dans un village et vient s’installer tout naturellement chez Clémentine et Angel. Là où ça commence à paraître étrange, c’est que Clémentine accouche de trois petits garçons et a empêché son mari de la voir les deux derniers mois de la grossesse. Dès le début, on s’aperçoit qu’elle a un rapport très particulier avec ses fils, un rapport de possession malsain et presque effrayant.


Nous suivons Jacquemort, un psychiatre qui cherche à psychanalyser quelqu’un afin de se remplir de ses sentiments, de ses souvenirs afin de combler le vide en lui (à noter par ailleurs son prénom, ô combien révélateur…). Avec lui, nous découvrons un village bien étrange qui organise par exemple une foire aux vieux. Cette foire n’est ni plus ni moins qu’une vente d’esclaves dont le travail sera de subir les coups des villageois. La honte est un sentiment bien connu dans ce petit village, mais il fait partie des mots tabou à ne surtout pas prononcer et les villageois inventent un bien étrange système pour s’en débarrasser…

 

On découvre un curé bien particulier qui professe que Dieu est un luxe et qu’il n’est en aucun cas intéressé par le fait de faire pleuvoir ou d’aider les cultures des villageois à pousser.

 

Mais ce qui est le plus frappant, c’est que la violence est omniprésente dans ce village. On punit sévèrement les bestiaux des erreurs qu’ils peuvent commettre, on embauche des apprentis d’une dizaine d’années qu’on rue de coups et qu’on force à travailler sans interruption, on frappe les personnes âgées, on se bat, on se lance des pierres… Et toutes ces monstruosités, toutes ces absurdités qui révoltent le lecteur ne choquent que lui. Jacquemort est bien écœuré au début du roman, mais il ne le reste pas longtemps, et ce qui était pour lui une abomination au début devient une habitude par la suite.

 

Je crois que ce qui m’a le plus frappé, choquée même, c’est le comportement de Clémentine avec ses enfants. Boris Vian écrit de longs paragraphes dans lesquelles sont retranscrites les peurs de cette mère, peurs névrotiques et ainsi irraisonnée. C’est cette peur omniprésente qui la conduira jusqu’aux dernières extrémités, jusqu’à un seuil qu’on ne croyait pas possible de franchir, ô combien révélateur de l’amour égoïste qu’elle éprouve pour ses enfants. Et c’est avec ce prétendu amour qu’elle justifiera les horreurs qu’elle se sentira obligée de commettre, pour se prouver son amour pour eux, pour se prouver que jamais une mère n’a autant aimé ses enfants.

 

A travers ce roman, on sent bien la critique explicite de Boris Vian, son portrait de notre société. Il nous dresse un monde dans lequel chaque personne a, profondément enfoui en elle, une part de violence qui ne demande qu’à ressurgir et à faire preuve de cruauté. Un monde dans lequel on maltraite et où on rit des personnes âgées, un monde dans lequel on est violent avec les animaux et la nature, un monde dans lequel soit on frappe ses enfants, soit on les élève en cage. L’influence de la naissance récente de la psychanalyse se fait sentir très fortement, et pendant tout le roman, je me suis fait la réflexion que le personnage de Clémentine aurait été un très intéressant cas clinique.

 

En bref un roman dérangeant, très dérangeant même, mais qui a le mérite de décrire notre société sans prendre de gants, en accentuant simplement certains détails de notre quotidien afin de nous faire prendre conscience de tous ces vices que nous ne voyons même plus. Une nouvelle fois, un très bon livre de Boris Vian !



Quelques citations :

 

"Je suis vide. Je n’ai que gestes, réflexes, habitudes. Je veux  me remplir. C’est pourquoi je psychanalyse les gens. Mais mon tonneau est un tonneau des Danaïdes. Je n’assimile pas. Je leur prends leurs pensées, leurs complexes, leurs hésitations, et rien ne me reste. Je n’assimile pas ; ou j’assimile trop bien…, c’est la même chose. Bien sûr, je conserve des mots, des contenants, des étiquettes ; je connais les termes sous lesquels on range les passions, les émotions, mais je ne les éprouve pas."

 

"Ils me paient pour que j’aie des remords à leur place."

 

"C’est pas noir et c’est pas blanc et il n’y a pas de couleurs, juste rien. C’est un mur de rien."

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