Publié en 2009
155 pages
D'autres livres de Mathias Malzieu :
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi
38 mini westerns (avec des fantômes)
Quatrième de couverture :
Roman Édimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve... Un conte initiatique cruel et merveilleux.
Que dire ? Je crois que la citation figurant au dos du livre résume tout : "La mécanique du cœur est le genre de livre qu'on aurait aimé lire quand on était enfant, à la lampe de poche, caché sous les draps après l'heure du couvre-feu." [Le Figaro]
Affirmer que j’ai passé un bon moment en le lisant serait un euphémisme, mais il m’est pourtant quasi-impossible de décrire l’émotion qui m’a saisie lors de la lecture des premières pages et ne m’a pas lâchée avant que je n’ai pu reposer le livre. Et même là, l’histoire m’a obnubilée pendant des heures, tant et tant que j’ai filé écouter le génialissime album de Dionysos sur le même thème.
Les livres me transportent toujours, pour un peu que le style de l’auteur soit agréable et que l’histoire me plaise, mais je dois avouer que cette fois ci je me suis littéralement envolée jusque dans le monde de Little Jack. Pour un temps, j’ai ressenti ses sentiments, ri avec lui, brûlé à ses côtés et pleuré de concert. Et grand prodige de Malzieu, j’ai senti mon cœur se contracter un nombre incalculable de fois pour cet enfant au cœur mécanique. Certains passages m’ont énormément touchée, je retiens notamment celui où Little Jack s’arrache l’horloge lui servant de cœur. J’ai eu une véritable bouffée d’anxiété et de douleur face à la sienne.
J’ai malheureusement trouvé trop de citations à noter pour qu’elles puissent toutes entrer dans l’espace que je leur avait réservé dans mon carnet mais j’en retiens tout de même quelques unes. Je ne pourrais décider laquelle mettre ici puisqu’elles me parlent toutes, mais malgré tout, une se dégage de par le style absolument fantastique :
« Edimbourg et ses rues escarpées se métamorphosent. Les fontaines se changent une à une en bouquets de glace. L’ancienne rivière, habituellement si sérieuse dans son rôle de rivière, s’est déguisée en lac de sucre glace qui s’étend jusqu’à la mer. Le fracas du ressac sonne comme des vitres brisées. Le givre fait des merveilles en pailletant le corps des chats. Les arbres ressemblent à de grosses fées en chemise de nuit blanche qui étirent leurs branches, bâillent à la lune et regardent les calèches déraper sur une patinoire de pavés. Le froid est tel que les oiseaux gèlent en plein vol avant de s’écraser au sol. Le bruit qu’ils font dans leur chute est incroyablement doux pour un bruit de mort. »
Un conte de fées envoûtant à lire absolument !