Peter Pan
Sir James Matthew Barrie
Publié en 1904
140 pages
Quatrième de couverture :
Peter Pan est bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge et ignore ce qu’est un baiser. Wendy est intriguée par ce garçon et la lumière tintinnabulante qui l’accompagne partout – la fée Clochette. D’où viennent-ils ?
«Je me suis enfui le jour de ma naissance, répond Peter Pan. Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d’où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée.»
Wendy et ses deux frères, John et Michael, n’hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l’Île merveilleuse, au pays de l’Imaginaire…
Peter Pan était mon Walt Disney préféré lorsque j’étais petite, aussi étais-je curieuse de découvrir le vrai conte de fées. J’ai tout d’abord était séduite par la couverture proposée par la collection Librio (et par le petit prix !) ainsi que la quatrième de couverture.
J’ai trouvé le style de Barrie très adapté aux contes pour enfants, c’est-à-dire tout en finesse, tout en poésie et j’ai pu relever de nombreuses citations pour mon carnet. J’ai aimé retrouver certains épisodes que Disney a repris et qui m’avaient tout particulièrement marquée lorsque j’étais petite comme le sauvetage de Lis Tigré (Lily la Tigresse chez Disney) ou l’anecdote du crocodile qui poursuivait Crochet et qui avait avalé un réveil.
J’ai trouvé les personnages attachants dans leur complexité. En effet, même si les rôles sont tranchés dès le début – d’un côté les gentils, de l’autre les méchants – nous pouvons reconnaître une certaine profondeur dans les caractères. Chaque personnage n’est ainsi ni tout blanc, ni tout noir. En chaque enfant perdu réside une part de violence et d’égoïsme, cependant atténuée par leur désir de retrouver une maman. De même, Jacques Crochet n’est pas non plus tout noir comme nous l’apprend le narrateur. Il subit en effet de longs et éprouvants monologues intérieurs sur ce qui est de bon ton et ce qui ne l’est pas, de façon à calquer ses manières d’agir sur celui-ci.
La Fée Clochette est également présente et séduit par son dévouement à Peter. Sa jalousie fait sourire et l’incompréhension de Peter face aux sentiments des différentes petites filles qu’il côtoie est également touchante.
Dans ce conte, et notamment à la fin, l’accent est mis sur l’égoïsme des enfants qui pensent qu’ils peuvent s’évader de chez eux quelques temps et être accueillis à bras ouverts à leur retour. Peter Pan personnifie d’ailleurs tout à fait l’éternel enfant, avec toutes les qualités qui vont avec – dévouement, courage, gaieté – mais également tous les défauts – égocentrisme, insouciance, mensonge.
Ainsi, autant les adultes sont vus comme menaçants et non nécessaires dans le Pays Imaginaire, autant dans les dernières pages de ce conte le narrateur déclare sans ambages que son personnage préféré est Mme Darling qui est mère avant d’être femme ou même épouse.
La morale est présente tout au long du livre même si elle laisse – selon moi – de côté un certain nombre d’aspects qui me paraissaient importants, notamment le meurtre. En effet, pendant leurs aventures, John et Michael vont être amenés à se battre et à tuer. Or, même si les frontières entre l’imaginaire et le réel sont parfois mouvantes, il n’est nulle part fait mention du fait que le meurtre est hautement méprisable. Ainsi, les défauts des personnages sont toujours décriés, ainsi que leurs mauvaises actions (mensonge, manipulation, ruse) mais des faits aussi graves ne sont même pas commentés. C’est l’un des seuls points qui m’a fait tiquer, pour le reste de l’histoire, je me suis contentée de me laisser porter par la magie des mots.
En bref une très jolie découverte que je recommande vivement !