Carmilla
Sheridan Le Fanu
Première publication en 1872
124 pages
Quatrième de couverture :
Dans un château de la lointaine Styrie, au début du XIXe siècle, vit une jeune fille solitaire et maladive.
Lorsque surgit d'un attelage accidenté près du vieux pont gothique la silhouette ravissante de Carmilla, une vie nouvelle commence pour l'héroïne.
Une étrange maladie se répand dans la région, tandis qu'une inquiétante torpeur s'empare de celle qui bientôt ne peut plus résister à la séduction de Carmilla...
Un amour ineffable grandit entre les deux créatures, la prédatrice et sa proie, associées à tout jamais "par la plus bizarre maladie qui eût affligé un être humain".
Métaphore implacable de l'amour interdit, Carmilla envoûte jusqu'à la dernière ligne... jusqu'à la dernière goutte de sang !
Ayant une passion pour le thème du vampirisme dans la littérature, c’est tout naturellement que je me suis dirigée vers un des textes fondateurs de cette tradition.
Et quelle découverte ! Ce roman mêle tous les éléments du roman noir : le fantastique, l’horreur, la sensualité et l’attirance pour le mal. Cette nouvelle est écrite du point de vue de la jeune Laura dont le père accepte d’héberger la mystérieuse Carmilla. Les deux jeunes filles deviennent rapidement amies, mais l’étrange comportement de Carmilla avec Laura gêne cette dernière qui ne comprend pas les motivations de la jeune fille. Carmilla semble en effet lui vouer un amour aussi fascinant que dangereux. Bien vite, les morts se succèdent, sans explication logique et sans lien entre elles, si ce n’est que les victimes souffrent d’une étrange langueur. Laura est bientôt atteinte par ce mal…
Lu d’une traite, ce roman, gothique par bien des côtés, met en place le mythe du vampire ni vivant, ni mort dont la séduction agit comme un aimant sur ses proies. Laura se laisse totalement contrôler par Carmilla qui exerce une fascination morbide sur la jeune fille. Une relation d’amour ambiguë se met en place entre ces deux personnages, un amour profond, mais aussi dangereux que mortel.
Depuis le début du livre, le lecteur sait ce qu’est Carmilla, connaît le mal qui frappe Laura et assiste impuissant à sa chute.
L’avertissement du traducteur explique les maladresses dans l’écriture de Sheridan Le Fanu, ce que j’ai trouvé bienvenu puisque sans cela, je pense que je me serai posé pas mal de questions sur le style parfois obscur et brouillon. Malgré tout, cela ajoute à l’atmosphère de mystère qui entoure l’univers vampirique. Je déplore cependant certains faits non expliqués par Sheridan Le Fanu qui auraient, à mon sens, mérités d’être éclaircis (qui est cette femme qui prétend être la mère de Carmilla ? Un vampire comme elle ?)
Une très bonne découverte qui donne envie de se plonger dans l’univers de Sheridan Le Fanu.
Du même auteur j'ai adoré Comment ma cousine a été assassinée et L'invitation au crime ! Bonnes découvertes !