Les lectures de Nymi

Jeudi 22 juillet 2010 à 19:16

Un certain sourire

Françoise Sagan

 

Première publication en 1956

124 pages


D'autres romans de Françoise Sagan :

Bonjour tristesse 

 

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Quatrième de couverture :

 

L'ennui dans la vie de Dominique était à l'état latent. "Au fond, qu'avais-je à faire ? Travailler un peu un examen qui ne me mènerait pas à grand chose, traîner au soleil, être aimé, sans grande réciprocité de ma part, par Bertrand..."


Elle fit la connaissance de Luc et à la seconde pensa : "Il me plaît. Il est un peu vieux et il me plaît." Très vite la vie de Dominique changea : tout convergeait vers Luc, tout en dépendait. Fini l'ennui, c'était l'amour. Mais Luc, lui, comment va-t-il réagir ? A-t-il la possibilité, la force, l'envie de répondre à cet amour ?


Un certain sourire, roman doux-amer, tendre et incisif, est bien dans la lignée de Bonjour tristesse qui rendit célèbre Françoise Sagan.

 

 

Après un coup de cœur certain pour Bonjour tristesse de Françoise Sagan, l’envie m’a saisie de découvrir d’autres ouvrages de cette auteur. Grand bien m’en a pris puisque cette lecture figure elle aussi dans mes coups de cœur !


Nous découvrons donc Dominique, jeune étudiante dont la vie pourrait-être résumée en un mot : l’ennui. Elle n’aime pas son amant Bertrand, mais éprouve pour lui une sorte de tendresse touchante, mêlée de déception face à ses multiples incompréhensions.

 

Et puis elle rencontre Luc et tombe aussitôt sous son charme. Celui-ci l’invite avec Bertrand à venir dîner avec sa femme Françoise et lui-même. Le couple se prend rapidement d’affection pour ce petit bout de femme et Françoise voit en elle la fille qu’elle n’a pas. Mais l’attitude de Luc se fait petit à petit ambiguë. Il aime sa femme mais ne dirait pas non à une aventure sans conséquences avec Dominique.

 

Un jeu amoureux se met rapidement en place, dont les règles sont simples : une relation simple, brève, sans attaches.

 

J’ai une nouvelle fois été séduite par la façon qu’a Françoise Sagan de décrire les sentiments de ses personnages, avec une force et une tendresse un peu cruelle parfois. Les sentiments amoureux sont décrits dans toute leur complexité et leur ambiguïté. On en vient à s’attacher à chacun des personnages, de sorte qu’on ne sait plus à qui on devrait on vouloir, ni lequel a initié ce jeu, qui ne sera finalement pas sans conséquences.

 

En bref, une magnifique peinture de l’adolescence et de ses tourments, des sentiments amoureux, de l’adultère et de ses conséquences. Un coup de cœur !

Samedi 7 août 2010 à 14:54

L’élégance du hérisson

Muriel Barbery

 
Première publication en 2006

413 pages

 

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Quatrième de couverture :

 

"Je m'appelle Renée, j'ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois.
Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j'ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l'image que l'on se fait des concierges qu'il ne viendrait à l'idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants.

Je m'appelle Paloma, j'ai douze ans, j'habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches.
Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c'est le bocal à poissons, la vacuité et l'ineptie de l'existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C'est pour ça que j'ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai."



J’avais emmené ce livre comme lecture de plage… grave erreur ! Le début de ma lecture a en effet été très laborieux : vocabulaire très soutenu, phrases extrêmement longues… Dans les cinquante premières pages, j’ai souvent été obligée de revenir en arrière ou de relire des phrases deux fois pour les comprendre. De plus, des notions de philosophie sont abordées nombre de fois dans ce roman, ce qui en accentue sa difficulté. Définitivement pas un livre de plage !

 

J’ai cependant trouvé les personnages de ce livre attachants : Renée la concierge autodidacte, et Paloma l’enfant surdouée ont su me toucher et me faire verser quelques larmes. J’ai trouvé très originale la structure de ce roman, on alterne entre le journal de Renée et les Idées profondes ou Mouvements du monde de Paloma, de sorte qu’on ne s’ennuie guère. Les personnages sont profonds, complexes et leur attitude est à a fois imprévisible et logique.

 

Certains passages sont désopilants, notamment lorsqu’il s’agit des mésaventures de Renée dans l’appartement de Mr Ozu. La fin m’a surprise et révoltée à la fois. En refermant un livre, je me dis souvent que l’histoire ne pouvait pas se terminer autrement, mais pour celui-ci, j’ai été déçue de cette fin à laquelle je ne m’attendais pas et qui ne m’a pas semblé pertinente. Le style est toujours très poétique, mais j’aurais aimé une conclusion plus… et bien plus gaie !

 

En bref, un joli roman dont les personnages séduisent malgré un style d’écriture complexe. A éviter de lire à la plage toutefois !

Mercredi 15 septembre 2010 à 20:59

Le voleur d’ombres
Marc Levy

 

Première publication en 2010

288 pages 

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Quatrième de couverture :

 

Et si l’enfant que vous étiez rencontrait l’adulte que vous êtes devenu…
« - Maintenant, assieds-toi, il faut que l’on parle, a dit l’ombre.
Je me suis assis en tailleur sur le sol.
- Tu as un pouvoir très rare, il faut que tu acceptes de t’en servir, même s’il te fait peur.
- Pour quoi faire ?
- Trouve pour ceux dont tu dérobes l’ombre cette petite lumière qui
éclairera leur vie, un morceau de leur mémoire cachée, c’est tout ce
que nous te demandons.
- Nous ?
- Nous, les ombres, souffla celle à qui je m’adressais.
J’ai souri, je comprenais très bien de quoi elle parlait. »

 

 

 

 

Après avoir découvert Marc Levy avec son roman Où es-tu qui m’avais énormément déçue, je ne pensais pas retenter cet auteur de si tôt. Or il s’est trouvé que mon père a ramené ce livre à la maison il y a peu, et qu’au vu de la couverture et du résumé, j’ai décidé de retenter l’aventure. Finalement, c’est sur un avis mitigé que j’ai tourné la dernière page.

 

J’ai tout d’abord beaucoup aimé cette narration faite du point de vue d’un petit garçon. J’ai été très émue par les passages pendant lesquels il parle du départ de son père (et notamment la lettre non affranchie qu’il lui envoie en espérant que ses mots lui parviendront malgré tout).

 

L’histoire d’amour entre le jeune garçon et Cléa, une petite muette est plutôt mignonne à suivre et les nombreuses réflexions du narrateur à ce sujet sont également agréables à parcourir. Le passage également dans lequel il parle de sa mère et décrit leurs relation m’a fait monter les larmes aux yeux de par sa beauté et sa justesse.

 

Le personnage de Luc m’a énormément plu, c’est d’ailleurs lui qui m’a le plus touchée tout au long de ce roman. En revanche, l’adulte qu’est devenu le petit garçon que nous suivions au début du roman n’a pas su me séduire, je l’ai souvent trouvé agaçant.

 

Gros point négatif à présent qui m’a énormément déçue : Levy n’a pas su exploiter son intrigue. En lisant la quatrième de couverture j’avais pourtant trouvé l’idée de voler des ombres absolument géniale et quand j’ai compris qu’avec ce pouvoir le narrateur avait la possibilité de découvrir les désirs, les souhaits et les pensées les plus intimes des personnes qu’il croisait, j’avais imaginé qu’il s’en servirait pour aider les personnes de son entourage. Que nenni puisque même devenu adulte, le héros ne se sert presque jamais de ce don. Une déception donc de ce côté-là.

 

Sinon, pas grand chose à dire sur le style. C’est fluide et les pages se tournent facilement. Quelques belles descriptions des sentiments des personnages sont à signaler.

 

En bref, un avis mitigé sur ce roman dont l’intrigue aurait mérité un approfondissement certain. De jolis passages malgré tout et une aventure touchante dans le royaume de l’enfance.

Vendredi 1er octobre 2010 à 18:06

Le Voyage d’hiver

Amélie Nothomb

 Première publication en 2009

130 pages

 

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Quatrième de couverture :

 

« Il n’y a pas d’échec amoureux. »

 

Résumé :

 

"Dans les aéroports, quand je passe à la fouille, je m'énerve, comme tout le monde. Il n'est jamais arrivé que je ne déclenche pas le fameux bip. Du coup, j'ai toujours droit au grand jeu, des mains d'hommes me palpent de la tête aux pieds. Un jour, je n'ai pas pu m'empêcher de leur dire : "Vous croyez vraiment que je veux faire exploser l'avion ?"
Mauvaise idée : ils m'ont forcé à me déshabiller. Ces gens n'ont pas d'humour.
Aujourd'hui, je passe à la fouille et je m'énerve. Je sais que je vais déclencher le fameux bip et que des mains d'hommes vont me palper de la tête aux pieds.
Or je vais vraiment faire exploser l'avion de 13 h30."

 

Comme toujours pour moi, retrouver la plume d’Amélie Nothomb est une expérience enchanteresse. Et une nouvelle fois, avec ce roman, j’ai été entraînée par la mélodie des mots et l’univers si délicieusement particulier que Nothomb met en place.

 

Les thèmes abordés dans ce roman m’ont beaucoup touchés, et notamment celui de l’autisme d’une jeune auteure dénommée Aliénor. Une nouvelle fois, l’onomastique se révèle fondamentale dans cet ouvrage et Nothomb nous la dévoile d’ailleurs rapidement (sauf pour le personnage d’Aliénor, mais est-il besoin d’explications pour établir un parallèle avec l’aliénation ?).

 

Le narrateur, Zoïle explique dans un journal sa volonté de faire sauter un avion, non pas pour accomplir un acte terroriste – ce dont il se défend avec passion – mais pour l’amour d’une jeune femme.

 

Nous retrouvons les sujets chers à Amélie Nothomb : l’hiver, le froid, la passion amoureuse et les pulsions des personnages. Le sujet des drogues est également abordé dans ce roman à travers l’usage de champignons hallucinogènes dont l’utilité est ici de révéler la réalité aux personnages. Réalité entre rêve et cauchemars où la temporalité n’a pas sa place et dans laquelle le moindre détail peut tout faire basculer.

 

Le style est toujours aussi percutant, cynique, tranchant et délicieux. Rien à dire, c’est véritablement de la prose nothombienne.

 

En bref, une excellente lecture pendant laquelle le lecteur est emporté dans une tempête de neige brûlante. Un coup de cœur !

  

 

Quelques extraits :

 

"Se délecter de la médiocrité d’autrui reste le comble de la médiocrité."

 

"En écrivant, elle parvient à formuler ce qu'elle ne voit pas dans le quotidien."

 

"Le mal a son hygiène et la mienne me pousse à dire que suite au crash aérien, je serai un salaud, une ordure, un cinglé, une raclure – tout sauf un terroriste."

 

"Le simple fait de vivre est un sens. Vivre sur cette planète en est un autre. Vivre parmi les autres en est un supplémentaire, etc. Déclarer que sa vie n’a pas de sens, ce n’est pas sérieux."

 

"Il y a des femmes qu’il faut aimer malgré elles et des actes qu’il faut accomplir malgré soi."

 

"Se sentir bien est une ambition absurdement exagérée quand se sentir est déjà si rare."

Samedi 9 octobre 2010 à 18:28

Dans un mois, dans un an

Françoise Sagan

 

 Première publication en 1957
132 pages
 

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Quatrième de couverture
 :

 

"Bernard entra dans le café, hésita un instant sous les regards de quelques consommateurs défigurés par le néon et se rejeta vers la caissière. Il aimait les caissières de bars, opulentes, dignes, perdues dans un rêve ponctué de monnaie et d'allumettes. Elle lui tendit son jeton sans sourire, l'air las. Il était près de quatre heures du matin. La cabine téléphonique était sale, le récepteur moite."

 

 

 



 

Françoise Sagan est décidément une auteure dont j’apprécie véritablement la plume. Après Bonjour tristesse et Un certain sourire, j’ai déniché ce livre à la bibliothèque et comme le titre m’a intriguée, je ne me suis pas posée plus de question et je  l’ai emprunté.

 

Ce court récit met en scène un petit groupe de personnes toutes liées les unes aux autres d’une manière ou d’une autre. Ils sont amis, collègues de travail, amants, se connaissent depuis toujours ou viennent seulement de faire connaissance. Le lecteur suit leurs doutes, leurs hésitations, leurs choix et leurs erreurs aussi, et ce pendant une année. Une année entière pendant laquelle tout bouge, change. Et pourtant, une fois l’année écoulée, rien n’a vraiment changé.

 

Encore une fois, un très beau roman qui décrit avec une justesse frappante les sentiments humains, qu’ils soient grandioses ou le soient moins. Ce sont des hommes et des femmes comme tout un chacun qui sont décrits ici, avec leurs qualités mais également leurs plus inavouables pensée. Aucun jugement n’est porté, aucune solution n’est donnée non plus pour atteindre le bonheur auquel tous semblent aspirer secrètement. C’est juste la vie qui est racontée ici, ses aléas, ses détours, ses déceptions et ses joies.

 

Le style est toujours aussi bien travaillé, aussi fluide et agréable à lire. Il m’est difficile de dire pourquoi j’aime autant les romans de Françoise Sagan, mais je pense que cela tient à l’ambiance qu’elle parvient à mettre en place, une atmosphère troublante qui emporte totalement le lecteur.

 

En bref, encore une fois un très bon roman !

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