Les lectures de Nymi

Dimanche 13 juin 2010 à 20:57

Attentat
Amélie Nothomb


Publié en 1997
206 pages

D'autres romans d'Amélie Nothomb :

Péplum
Le sabotage amoureux

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Quatrième de couverture
 :


" La première fois que je me vis dans un miroir, je ris : je ne croyais pas que c'était moi. A présent, quand je regarde mon reflet, je ris : je sais que c'est moi. Et tant de hideur a quelque chose de drôle. Mon surnom arriva très vite. Je devais avoir six ans quand un gosse me cria, dans la cour : " Quasimodo ! " Fous de joie, les enfants reprirent en chœur : " Quasimodo ! Quasimodo !" "
Epiphane Otos serait-il condamné, par sa laideur, à vivre exclu de la société des hommes et interdit d'amour ? Tour à tour martyr et tortionnaire de ses contemporains, il sera ambassadeur de la monstruosité internationale, juré d'un concours de beauté au Japon, mais aussi et surtout, amoureux. Car que peut une âme sensible enfermée dans un corps disgracié, sinon vénérer l'absolu sous les traits d'une femme ?

 

 

 

Tout simplement génial ! J’ai dévoré ce court roman en une toute petite après-midi, il m’a une nouvelle fois été impossible de le reposer après l’avoir commencé.

 

J’ai trouvé brillante l’idée de décrire notre société, tant basée sur l’apparence, par un homme qui se considère comme l’homme le plus laid que la Terre aie portée. Amélie Nothomb nous livre ici une histoire d’amour impossible entre l’ange et la bête, la grâce et la maladresse, le calme et la violence intérieure.

 

Epiphane – on reconnaît par ailleurs la propension d’Amélie Nothomb à donner des noms inattendus à ses personnages – est touchant de par son désir de l’impossible et effrayant dans ses pulsions. Des pulsions agressives certes, mais qui n’ont d’autre but que de sublimer l’amour charnel afin d’en faire un amour spirituel.

 

Ce roman me semble un prétexte pour parler de notre société si hypocrite, dictée par le monde des apparences et de la norme. Car comment définir le beau finalement ? C’est ce cheminement que nous propose Amélie Nothomb dans un style toujours aussi cynique, violent et parfois extrêmement réaliste. Aucun tabou n’est respecté et les fantasmes les plus morbides sont exposés avec une sorte de cruauté qui dérange sur le moment, mais donne encore plus d’ampleur et de profondeur à son personnage principal.       

 

Le thème de l’amour impossible n’a certes rien d’original mais il est traité avec une vision nouvelle, qui place l’apparence en première position, de façon à faire se poser aux lecteurs les véritables questions. Car comme le sous-entend l’auteur, sommes-nous réellement capables de voir au-delà de l’enveloppe charnelle ?

 

En bref, une lecture savoureuse. Ce n’est peut-être pas le meilleur des Nothomb que j’ai lu, mais il m’aura pourtant profondément marquée !

Lundi 14 juin 2010 à 19:21

Le père de nos pères

Bernard Werber

 Première publication en 1998

394 pages

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Quatrième de couverture :

 

D’où venons-nous ? Du singe ? Pas si sûr !

Après avoir visité les mondes souterrains dans sa trilogie des Fourmis et l’au-delà dans les Thanatonautes, Bernard Werber se lance sur les traces du fameux chaînon manquant, le « père de nos pères ».

Une course-poursuite haletante où l'on rencontre: une jeune reporter délurée - ex-cambrioleuse -, un journaliste à la retraite - obèse mais fin limier -, un spécialiste de la préhistoire qui en savait trop, un club de savants passionnés, une charcutière industrielle, une star du X, quelques primates avisés et une dame phacochère qui n'a pas peur des alliances contre nature...

Voyage aux sources de l'humanité, enquête aux mille rebondissements, hypothèses scientifiques stupéfiantes sur le mystère de nos origines... Werber se fait une fois encore l’explorateur des frontières de l’inconnu.

 Suspense, humour, science, aventure : un thriller paléontologique qui pourrait bien changer notre vision du monde.

 

 

NOTE DE L'AUTEUR
" Polar + aventure, c'est le roman fait pour foncer et être efficace. A l'origine j'avais prévu d'en faire un scénario de film, c'est pourquoi il y a beaucoup de scènes d'action allant très vite et des décors jungle. Je compte utiliser mes deux héros Lucrèce et Isidore dans d'autres aventures. Peut être une trilogie D'où venons-nous? Où allons-nous? Qui sommes-nous ? "

 

 

 

J’ai pris ce livre à la bibliothèque sur le conseil d’une amie qui l’avait jugé comme étant le meilleur des Werber. Ayant déjà lu quelques titres de cet auteur et les ayant réellement appréciés – notamment Les Thanatonautes – je n’ai pas hésité et me suis rapidement lancée dans cette lecture. J’ai été aussitôt conquise par la plume de Werber, les questionnements qu’il provoque ainsi que la masse d’information qu’il offre.

 

Il s’agit cette fois-ci de partir à la recherche de nos origines, de ce fameux chaînon manquant entre le singe et l’homme. D’un scientifique à un autre, nous découvrons des théories toutes plus différentes les unes que les autres mais ayant pourtant un but commun : expliquer la raison de l’arrivée de l’homme sur Terre. Chacun y va de sa théorie et nous fait nous interroger. De Darwin en passant par Lamarck nous découvrant une foule d’explications possibles et sommes toute vraisemblables. Mais laquelle est porteuse de vérité ?

 

Le professeur Adjemian a passé toute sa vie à la recherche du chaînon manquant et semble avoir trouvé une preuve sans équivoque qui validerait sa théorie. Il est cependant retrouvé mort chez lui, assassiné. La police classe très vite le dossier mais sa voisine, Lucrèce Nemrod, journaliste scientifique décide d’enquêter sur les circonstances du décès ainsi que sur sa théorie, vraisemblablement responsable de sa mort. Pour se faire, elle demande l’aide d’Isidore Katzberg, ancien journaliste dont la réputation a fait de lui le Sherlock Holmes de la science.

 

Comme dans  ses autres romans, Werber bâtit son récit sur deux histoires parallèles qui s’entrecroisent et se répondent parfois. L’enquête est pleine de rebondissements, de sorte que le lecteur ne s’ennuie jamais et attend la conclusion de toutes ces aventures avec une impatience grandissante au fil des pages.

 

Les personnages sont originaux et décalés, mais déterminés à révéler la vérité au monde entier, cette vérité que certains se donnent tant de mal à cacher et qui changerait radicalement la vision que nous avons de nous-mêmes.

 

En bref, un très, très bon roman qui ne peut que me conforter dans mon désir de découvrir tous les Werber que je n’ai pas encore lus !

Jeudi 17 juin 2010 à 13:38

Le sabotage amoureux

Amélie Nothomb

 

Publié en 1993
124 pages


D'autres romans d'Amélie Nothomb :

Péplum
Attentat
 

 http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/nothomblivre11.jpg

 

 

Quatrième de couverture :

 

Saviez-vous qu'un pays communiste, c'est un pays où il y a des ventilateurs ? Que de 1972 à 1975, une guerre mondiale a fait rage dans la cité-ghetto de San Li Tun, à Pékin ? Qu'un vélo est en réalité un cheval ? Que passé la puberté, tout le reste n'est qu'un épilogue ?

Vous l'apprendrez et bien d'autres choses encore dans ce roman inclassable, épique et drôle, fantastique et tragique, qui nous conte aussi une histoire d'amour authentique, absolu, celui qui peut naître dans un cœur de sept ans. Un sabotage amoureux : sabotage, comme sous les sabots d'un cheval qui est un vélo...

Avec ce roman, son deuxième livre, Amélie Nothomb s'est imposée comme un des noms les plus prometteurs de la jeune génération littéraire.

 

 

 


Ayant beaucoup aimé les semi-autobiographies La métaphysique des tubes ainsi que Biographie de la faim, je me suis lancée en toute confiance dans cette lecture qui se situe entre les deux romans cités précédemment.

 

La jeune Amélie se retrouve dans un ghetto en Chine dans lequel tous les enfants étrangers improvisent une « troisième guerre mondiale » à l’image de celle des adultes, parce qu’avoir un ennemi est nécessaire à leurs jeux.

 

J’ai été séduite par le narcissisme propre à l’enfance qui se dégage de cette œuvre, cette candeur naïve dont fait preuve la petite Amélie ainsi que sa vision si enfantine et donc si touchante de l’enfance. Pour elle, véritablement, il n’y a pas de vie heureuse possible après 11 ans (âge où l’on a déjà beaucoup vécu de son point de vue). J’ai d’ailleurs relevé à ce propos une très jolie phrase qui atterrira dans mon cahier de citations : « J’ai toujours su que l’âge adulte ne comptait pas : dès la puberté, l’existence n’est plus qu’un épilogue. »

 

La quatrième de couverture nous averti que ce livre est un roman d’apprentissage… et c’est vrai qu’on en apprend des choses, ces choses qui nous paraissent si courantes, si banales mais qui sont ici reprises du point de vue d’une fillette de sept ans. Avoir des amis est ainsi signe de dégénérescence, l’élite de la nation est composée par les petites filles et les garçons appartiennent à l’espèce des « ridicules ».

 

Enfin, l’amour pur et sincère que la petite fille porte à Elena, jeune italienne à la beauté éblouissante m’a particulièrement touchée. J’ai trouvé ce récit à la fois tendre et cruel, drôle et dramatique. Un vrai petit bijou.

 

En bref un excellent roman, peut-être un peu en dessous de certains autres de la même auteur, mais qui reste très agréable à lire !

Lundi 21 juin 2010 à 15:00

Bonjour tristesse

Françoise Sagan

 Publié en 1954

153 pages 

D'autres romans de Françoise Sagan :

Un certain sourire

 http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/couv40241556.jpg 



Quatrième de couverture 
:

 

La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux.

La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare.

C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un "charmant petit monstre" qui allait faire scandale. La seconde moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.

 

 

 

J’ai beaucoup entendu parler de Françoise Sagan et notamment dans son combat aux côtés d’autres féministes, aussi quand j’ai vu ce titre chez un bouquiniste j’ai sauté sur l’occasion.

 

Ce roman est le premier d’une longue série et a été inspiré par un vers d’Eluard à propos de la tristesse. Il se lit très rapidement et de préférence un jour de soleil et au bord de la plage pour recréer le cadre spatial du récit.

 

Comme dit dans la quatrième de couverture, ce roman est l’histoire d’un père et sa fille qui se prélassent dans ce qu’eux-mêmes nomment « décadence », une vie sans attache dans laquelle les sentiments sont éphémères et légers. Mais l’arrivée d’une femme aux antipodes de cet univers vient bouleverser les habitudes des deux protagonistes  au grand damne de Cécile qui oscille tour à tour entre amour et haine vis à vis de cette femme.

 

J’ai adoré les introspections de l’héroïne qui sait être touchante malgré son évidente frivolité, son manque de réflexion et parfois même de maturité. Les sentiments sont décrits dans toute leur force, en ne masquant jamais les noirs désirs des  personnages. C’est peut-être le côté entier des personnages qui m’a séduite : ce ne sont que des êtres humains soumis au désir et attiré avant tout par le plaisir d’une vie facile.

 

Le style est simple, claire et coule facilement. Les pages se tournent sans ennui, sans même que nous en prenions conscience.

 

En bref, une courte lecture, agréable, et qui me donne envie de découvrir d’autres titres de Sagan !

Mercredi 14 juillet 2010 à 17:39

Embrassez-moi

Katherine Pancol

 

Publié en 2003

411 pages

 

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Quatrième de couverture :

 

C’est à New York aujourd’hui.

C’est à Rochester dans les années 1980.

C’est à Hollywood…

C’est à Paris…

C’est en Tchéquie avant et après la chute du Mur…

Angela est française. Elle est souvent passée à côté de  l’amour sans le voir mais cette fois, elle est face à sa peur viscérale d’aimer…

Louise est américaine, ancienne star de cinéma. Elle dialogue avec Angela, lui raconte sa vie, ses amours, ses échecs.

Virgile est français. Il aime, mais il se méfie, on ne sait presque rien de lui…

Mathias est tchèque. Rien ne peut le détourner de sa route. Il refuse de s’abandonner.

Ces femmes, ces hommes traversent le chemin d’Angela, la narratrice, qui cherche désespérément un fil. Le fil de la mémoire, de  l’amour, du désir, de la liberté d’aimer ou de répéter sans arrêt les mêmes peurs, les mêmes douleurs, les mêmes échecs…

 

Il y a quelques jours, j’ai eu envie de me replonger dans un Pancol, de retrouver ce sentiment de plénitude qui m’envahit quand je plonge entre les pages, de vivre les sentiments des personnages qui me font tour à tour fondre en larmes ou éclater de rire. J’ai donc choisi Embrassez-moi dont la couverture ainsi que le résumé avaient su me séduire.

 

J’ai cependant le regret de dire qu’il n’a pas été à la hauteur de mes espérances. J’ai en effet mis à peu près cinq jours pour lire quelques 400 pages, ce qui est mauvais signe. D’ordinaire un Pancol ne me fait pas bien plus qu’une journée alors que pour celui-ci, je n’ai aucune nuit blanche à mon compteur.

 

J’ai tout d’abord eu du mal à situer les personnages du fait de la mise en abyme de ce roman. En effet, l’histoire principale est le récit rétrospectif que l’héroïne Angela fait de sa vie passée à une jeune aide soignante qu’elle surnomme affectueusement Louise la Jeune en référence à son amie Louise Brooks, aujourd’hui disparue. J’ai également eu du mal à entrer dans l’histoire et je n’ai réellement eu le sentiment d’en faire partie qu’à une centaine de pages de la fin. De même, j’ai senti la fin arriver de très loin, chose que je regrette.

 

Voilà pour les points négatifs. Mais comme il s’agit tout de même d’un Pancol, impossible de passer sous silence le style si particulier de cette auteur. J’ai une fois de plus aimé retrouver cette magie des mots, leur force et leur violence qui réussit toujours à me toucher. J’ai aimé la profondeur des personnages, leur complexité et en même temps la logique de leurs agissements. J’aime que la dimension psychologique des personnages soit bien exploitée dans un roman et qu’ils aient chacun un psychisme propre et cohérent et j’avoue qu’avec Pancol, je ne suis jamais déçue !

 

En bref, une petite déception, même si le style reste toujours aussi agréable.

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