Les lectures de Nymi

Lundi 1er mars 2010 à 18:47


La mécanique du coeur
Mathias Malzieu

Publié en 2009
155 pages
 

http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/lamc3a9caniqueducoeur.jpg D'autres livres de Mathias Malzieu :

Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi
38 mini westerns (avec des fantômes)
 


Quatrième de couverture :

R
oman Édimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve... Un conte initiatique cruel et merveilleux.

 

 

Que dire ? Je crois que la citation figurant au dos du livre résume tout : "La mécanique du cœur est le genre de livre qu'on aurait aimé lire quand on était enfant, à la lampe de poche, caché sous les draps après l'heure du couvre-feu." [Le Figaro]

Affirmer que j’ai passé un bon moment en le lisant serait un euphémisme, mais il m’est pourtant quasi-impossible de décrire l’émotion qui m’a saisie lors de la lecture des premières pages et ne m’a pas lâchée avant que je n’ai pu reposer le livre. Et même là, l’histoire m’a obnubilée pendant des heures, tant et tant que j’ai filé écouter le génialissime album de Dionysos sur le même thème.

Les livres me transportent toujours, pour un peu que le style de l’auteur soit agréable et que l’histoire me plaise, mais je dois avouer que cette fois ci je me suis littéralement envolée jusque dans le monde de Little Jack. Pour un temps, j’ai ressenti ses sentiments, ri avec lui, brûlé à ses côtés et pleuré de concert. Et grand prodige de Malzieu, j’ai senti mon cœur se contracter un nombre incalculable de fois pour cet enfant au cœur mécanique. Certains passages m’ont énormément touchée, je retiens notamment celui où Little Jack s’arrache l’horloge lui servant de cœur. J’ai eu une véritable bouffée d’anxiété et de douleur face à la sienne.

J’ai malheureusement trouvé trop de citations à noter pour qu’elles puissent toutes entrer dans l’espace que je leur avait réservé dans mon carnet mais j’en retiens tout de même quelques unes. Je ne pourrais décider laquelle mettre ici puisqu’elles me parlent toutes, mais malgré tout, une se dégage de par le style absolument fantastique :

 
« Edimbourg et ses rues escarpées se métamorphosent. Les fontaines se changent une à une en bouquets de glace. L’ancienne rivière, habituellement si sérieuse dans son rôle de rivière, s’est déguisée en lac de sucre glace qui s’étend jusqu’à la mer. Le fracas du ressac sonne comme des vitres brisées. Le givre fait des merveilles en pailletant le corps des chats. Les arbres ressemblent à de grosses fées en chemise de nuit blanche qui étirent leurs branches, bâillent à la lune et regardent les calèches déraper sur une patinoire de pavés. Le froid est tel que les oiseaux gèlent en plein vol avant de s’écraser au sol. Le bruit qu’ils font dans leur chute est incroyablement doux pour un bruit de mort. »

 
Un conte de fées envoûtant à lire absolument !

Samedi 6 mars 2010 à 11:57

 
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi
Mathias Malzieu
 
 Publié en 2006
150 pages


Quatrième de couverture :

" Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ? Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel, du réconfort ?
Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 mètres, " docteur en ombrologie ", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur... Il le fera grandir. Mathias Malzieu nous entraîne dans un monde onirique, intimiste et poignant, dans la lignée d'un Lewis Carroll ou d'un Tim Burton.



Une nouvelle fois, je tiens à saluer le talent de Mathias Malzieu. J’ai trouvé ce livre bouleversant. Le style est une nouvelle fois irréprochable et les sentiments éprouvés sont décrits avec une telle justesse que ça en est poignant. J’ai passé une bonne moitié du roman avec des larmes au coin des yeux et un mouchoir à la main. Le sujet touche tout le monde : comment continuer à vivre après la mort de sa maman ? Et tout le long du roman c’est cette question qui tourne en boucle. On éprouve à la fois de la peine, et énormément de compassion pour Mathias. La douleur est telle qu’elle en devient physique, les mots vous emportent loin et vous serrent le cœur.    

Je sais que la plupart des gens ont préféré La mécanique du cœur à cette œuvre, mais en ce qui me concerne ma préférence va à Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi. Je crois que c’est l’une des premières fois qu’un livre me touche autant, qu’il me bouge à ce point.

Alors, juste pour le plaisir, deux de mes citations favorites (parce que je n’ai pas réussir à n’en choisir qu’une !)

" Nous on voit rien, on te voit plus, on n’y voit rien, on ne sait plus grand-chose. On marche dans la nuit et on ne te trouve pas, faut dire qu’on les confond toutes ces nuits, noires, épaisses comme du tissu, pas beaucoup d’étoiles, tout se ressemble.
Il y a bien les souvenirs, mais quelqu’un les a électrifiés et connectés à nos cils, dès qu’on y pense on a les yeux qui brûlent.
Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi. "

Chaque maison est exactement comme d’habitude, et c’est absolument terrifiant cette normalité. Les lampadaires nous regardent avec un air genre « Contrôle d’identité, s’il vous plaît. Veuillez sortir les étoiles de vos poches, de vos cheveux, de vos yeux. Tout ce qui brille, vous le déposez dans le sac en plastique : vos sourires, vos souvenirs, vous n’en aurez plus besoin là où vous allez maintenant. » "

Mardi 22 juin 2010 à 19:27

L’Alchimiste

Paulo Coelho

 Publié en 1988

220 pages

  http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/41D7Q49WH2LSS500.jpg 



Quatrième de couverture :

 

« Le levant s’était mis à souffler… Il amenait les Maures sans doute, mais il apportait aussi l’odeur du désert… Il apportait la sueur et les songes des hommes qui étaient partis en quête de l’Inconnu, en quête d’or, d’aventures, et de pyramides. »


Alors le jeune berger andalou se prit à envier la liberté du vent et comprit qu’il pourrait, comme lui, traverser les pays et trouver sa Légende Personnelle…


Destiné à l’enfant que chaque être cache en lui, L’Alchimiste est un merveilleux conte philosophique qui nous guide sur la voie d’un trésor oublié…


Et des terres noires andalouses aux mystères de l’Egypte, déchiffrant les augures du ciel, le lecteur trouvera lui aussi le secret de l’Alchimie.

 

 


Les avis concernant L’alchimiste étant très variés (j’ai trouvé des gens qui parlent de « coup de cœur » et d’autres de « déception »), j’ai décidé de me faire ma propre idée sur ce roman philosophique.

 

J’ai tout d’abord été séduite par l’écriture toute en simplicité de Coelho qui rend la lecture fluide et agréable. J’ai lu qu’on lui reprochait cette simplicité d’écriture mais je n’en ai pas été incommodé, et pourtant je suis assez difficile sur le style des auteurs !

 

J’ai apprécié les nombreuses descriptions qu’on pourrait qualifier de poétiques, et notamment celles du désert qui n’est pas vu comme un milieu figé mais comme faisant partie intégrante de l’Âme du Monde.

 

Dans ce roman sont expliqués quatre concepts clés pour réussir à atteindre sa Légende Personnelle. Les explications de celle-ci sont tout d’abord à trouver dans les Signes que nous recevons au quotidien et ce sans nous en rendre compte. Il peut s’agir de rencontres, de conversations et parfois, plus simplement, d’observations. Vient ensuite la notion d’Âme du Monde qui explique le fait que chaque action que nous faisons a forcément une répercussion sur le monde qui nous entoure. Coelho affirme également que nous n’avons qu’une Légende Personnelle à accomplir, une seule chose à faire et qui remplira toute notre vie. Enfin, il aborde le Langage du Cœur qui est cette nécessité pour nous de parvenir à un équilibre entre notre raison et la voix de notre cœur qui cherche à se faire entendre à travers les sentiments, les intuitions, les peurs, les désirs…

 

Ce roman sans prétention nous rappelle l’air de rien que nous avons quelque chose à accomplir, une chose qui nous permettra d’être en harmonie avec nous-même et nous permettra de nous fondre dans l’Âme du Monde. Malgré une vision assez naïve de la vie en générale, j’ai été touchée par cet appel à l’espoir.

 

Je me permets cependant quelques petits reproches qui m’ont fait tiquer pendant ma lecture. Tout d’abord, j’ai eu l’impression de relever un fouillis de sources religieuses, j’ai eu l’impression que tout se mélangeait : les différents dieux et les religions correspondantes, les songes (ou visions), le voyage astral, la réincarnation, le concept du paradis… Certes nous pouvons peut-être en conclure que toutes les religions ne sont qu’une au final et que seule la foi demeure importante, mais je demeure tout de même perdue au milieu de toutes ces sources. Une deuxième chose m’a interpellée, c’est cette tendance qu’a Coelho à répéter que lorsque l’homme désire quelque chose, tout l’univers s’en mêle pour l’aider à atteindre le succès. C’est l’une des raisons qui me font d’ailleurs qualifier ce roman d’un tantinet naïf, j’ai en effet du mal à imaginer qu’il suffise de souhaiter quelque chose pour que cela arrive, même en essayant de toutes ses forces d’y parvenir. J’ai eu parfois l’impression de lire une morale sous-jacente du genre « Nous venons tous d’une même Main Créatrice, faisons-lui confiance pour rendre notre futur heureux ».

 

Mais malgré ces petits points négatifs, ma lecture a été agréable et comble ainsi une petite partie de mon manque de culture littéraire.

 

En bref une courte lecture agréable, même si l’histoire reste finalement assez naïve. Un appel à l’espoir, à la confiance en soi et en ses capacités.

Mercredi 7 juillet 2010 à 13:33

Peter Pan

Sir James Matthew Barrie

 

Publié en 1904

140 pages

 

 http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/couv72246315.jpg

 

Quatrième de couverture :

 

Peter Pan est bien étrange. Il est vêtu de feuilles, ne connaît pas son âge et ignore ce qu’est un baiser. Wendy est intriguée par ce garçon et la lumière tintinnabulante qui l’accompagne partout – la fée Clochette. D’où viennent-ils ?

 

«Je me suis enfui le jour de ma naissance, répond Peter Pan. Je ne veux pas devenir un adulte, alors depuis, je vis au pays des fées. Sais-tu d’où viennent les fées ? Lorsque le premier de tous les bébés se mit à rire pour la première fois, son rire se brisa en milliers de morceaux, et chaque morceau devint une fée.»

 

Wendy et ses deux frères, John et Michael, n’hésiteront pas bien longtemps à suivre Peter Pan et Clochette sur l’Île merveilleuse, au pays de l’Imaginaire…

 

 


 

Peter Pan était mon Walt Disney préféré lorsque j’étais petite, aussi étais-je curieuse de découvrir le vrai conte de fées. J’ai tout d’abord était séduite par la couverture proposée par la collection Librio (et par le petit prix !) ainsi que la quatrième de couverture.

 

J’ai trouvé le style de Barrie très adapté aux contes pour enfants, c’est-à-dire tout en finesse, tout en poésie et j’ai pu relever de nombreuses citations pour mon carnet. J’ai aimé retrouver certains épisodes que Disney a repris et qui m’avaient tout particulièrement marquée lorsque j’étais petite comme le sauvetage de Lis Tigré (Lily la Tigresse chez Disney) ou l’anecdote du crocodile qui poursuivait Crochet et qui avait avalé un réveil.

 

J’ai trouvé les personnages attachants dans leur complexité. En effet, même si les rôles sont tranchés dès le début – d’un côté les gentils, de l’autre les méchants – nous pouvons reconnaître une certaine profondeur dans les caractères. Chaque personnage n’est ainsi ni tout blanc, ni tout noir. En chaque enfant perdu réside une part de violence et d’égoïsme, cependant atténuée par leur désir de retrouver une maman. De même, Jacques Crochet n’est pas non plus tout noir comme nous l’apprend le narrateur. Il subit en effet de longs et éprouvants monologues intérieurs sur ce qui est de bon ton et ce qui ne l’est pas, de façon à calquer ses manières d’agir sur celui-ci.

 

La Fée Clochette est également présente et séduit par son dévouement à Peter. Sa jalousie fait sourire et l’incompréhension de Peter face aux sentiments des différentes petites filles qu’il côtoie est également touchante.

 

Dans ce conte, et notamment à la fin, l’accent est mis sur l’égoïsme des enfants qui pensent qu’ils peuvent s’évader de chez eux quelques temps et être accueillis à bras ouverts à leur retour. Peter Pan personnifie d’ailleurs tout à fait l’éternel enfant, avec toutes les qualités qui vont avec – dévouement, courage, gaieté – mais également tous les défauts – égocentrisme, insouciance, mensonge.

 

Ainsi, autant les adultes sont vus comme menaçants et non nécessaires dans le Pays Imaginaire, autant dans les dernières pages de ce conte le narrateur déclare sans ambages que son personnage préféré est Mme Darling qui est mère avant d’être femme ou même épouse.

 

La morale est présente tout au long du livre même si elle laisse – selon moi – de côté un certain nombre d’aspects qui me paraissaient importants, notamment le meurtre. En effet, pendant leurs aventures, John et Michael vont être amenés à se battre et à tuer. Or, même si les frontières entre l’imaginaire et le réel sont parfois mouvantes, il n’est nulle part fait mention du fait que le meurtre est hautement méprisable. Ainsi, les défauts des personnages sont toujours décriés, ainsi que leurs mauvaises actions (mensonge, manipulation, ruse) mais des faits aussi graves ne sont même pas commentés. C’est l’un des seuls points qui m’a fait tiquer, pour le reste de l’histoire, je me suis contentée de me laisser porter par la magie des mots.

 

En bref une très jolie découverte que je recommande vivement !

Lundi 30 août 2010 à 15:03

Alice au Pays des Merveilles

Lewis Carroll

~ Challenge ABC ~

 

Première publication en 1865
126 pages

 

http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/couv51504178.jpg 

 

Quatrième de couverture :

 

Par un jour d’été 1862, sur les berges de la Tamise, un jeune professeur d’Oxford, poète et mathématicien, improvise un conte pour distraire les trois fillettes d’un de ses amis. Charles Dodgson, alias Lewis Carroll, est en train d’improviser Alice au pays des merveilles.

Assise au bord de la rivière, Alice s’ennuyait un peu quand soudain, venu de nulle part, surgit un lapin blanc pressé de regagner son terrier. N’hésitant pas à le suivre, Alice pénètre dans un monde de prodiges et de menaces qui n’est autre que le royaume de l’enfance. Et voici le chat de Cheshire à l’étrange sourire, la terrible Reine de cœur, le Chapelier fou et le Lièvre de Mars, la Fausse Tortue et le Valet-Poisson…

Un siècle et demi plus tard, ce monde enfantin et absurde, surréel et symbolique, est resté le nôtre.

 

 

 

 

Cela faisait quelques temps que ce court texte dormait dans ma PAL et que je désirais le lire. C’est à présent chose faite et je dois avouer à mon grand désarroi que je n’ai aucune idée de si j’ai aimé ou non ce conte.

 

Tout d’abord, le monde mis en place par Lewis Carroll m’a subjuguée puis plongée dans la plus parfaite perplexité. Nous suivons la progression de la petite Alice dans le pays des merveilles auquel elle a accédé en suivant un lapin blanc bien pressé de retrouver son terrier. Plusieurs « épreuves » sont imposées à la petite fille qui tente tant bien que mal de se souvenir des convenances et de les appliquer, même si elle manque bien souvent de patience. Il semble évident que la plupart des personnages du pays des merveilles qu’Alice rencontre sont fous, mais au final on se demande si Alice elle-même n’est pas gagnée par l’absurdité de cet univers décalé. Cet univers c’est bien entendu celui du rêve, dans lequel tout peut arriver et où le merveilleux peut d’une seconde à l’autre basculer dans l’horreur.

 

Concernant le style de Lewis Carroll, je m’attendais à trouver une écriture loufoque avec peu de sens, mais j’ai au contraire été séduite par le brio avec lequel il écrit des dialogues qui interrogent le lecteur de par leur absurdité mais qui sous entendent pourtant des notions philosophiques. La multiplicité des jeux de mots et un humour plus que présent m’ont enchanté tout au long de ma lecture.

 

J’ai trouvé la plupart des personnages fascinants dans leur étrangeté, la plupart sauf Alice. C’est ce qui m’aura le plus gênée dans cette lecture je crois. J’ai en effet été rapidement exaspérée par cette petite fille trop impatiente qui fait souvent preuve d’une impolitesse difficile à supporter malgré toutes les remarques qu’elle fait concernant les convenances.

 

Difficile de donner une temporalité à ce texte et c’est là, selon moi, que l’on peut noter le génie de Lewis Carroll. Car si ce conte décrit les aventures d’Alice, ce sont avant tout des aventures oniriques dans lesquelles le temps est malléable et changeant (comme nous pouvons le constater dans la scène avec le Chapelier, le Lièvre de Mars et le Loir, lorsque le Chapelier affirme que le temps est une personne qui choisit d’aider ou non ses semblables).

 

Un livre bien dense qui me donne très envie de lire les nombreuses interprétations psychanalytiques dont on m’a parlé. La symbolique très présente semble en effet appeler une petite analyse !

 

En bref, une lecture à la fois agréable et absurde qui rappelle l’étrangeté de l’univers onirique. Seul point négatif : un personnage principal bien pénible par moment… Je lirai probablement De l'autre côté du miroir et ce qu'Alice y trouva, n'ayant entendu dire que du bien de ce livre !

Mention spéciale à la couverture des éditions Pocket que je trouve très jolie !

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