Les lectures de Nymi

Vendredi 6 août 2010 à 11:04

La ferme des animaux
George Orwell

 

Première publication en 1945

151 pages

  http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/couv48400821.jpg 

Du même auteur :

1984


Quatrième de couverture :

 

Un beau jour, dans une ferme anglaise, les animaux décident de prendre le contrôle et chassent leur propriétaire. Les cochons dirigent la ferme comme une mini société et bientôt des lois sont établies proscrivant de près ou de loin tout ce qui pourrait ressembler ou faire agir les animaux comme des humains. De fil en aiguille, ce microcosme évolue jusqu'à ce qu'on puisse lire parmi les commandements : " Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres. "

Le parallèle avec l'URSS est inévitable quand on lit cette fable animalière. A travers cette société, c'est une véritable critique du totalitarisme d'état que développe Orwell.

 

 

 

Dans mes années lycée, j’avais étudié un extrait de La ferme des animaux en cours d’anglais, et je me souviens avoir été très intriguée par cette critique assez explicite du communisme. J’aurais aimé lire ce lire en VO, mais il s’est trouvé que j’ai eu la version française entre les mains…

 

Déroutant, je crois que c’est le mot qui décrit le mieux ce roman. Déroutant et révoltant aussi. Nous assistons aux diverses étapes de la prise de pouvoir d’une ferme par ses animaux, avec à leur tête des cochons éduqués, puis aux dérives du pouvoir et à ses conséquences sur les plus faibles.

 

Cette métaphore de la société communiste et du pouvoir autoritaire de Staline révolte profondément le lecteur qui ne sait plus à qui jeter la pierre : à l’élite pour qui le pouvoir monte à la tête, à ceux qui suivent aveuglément sans se poser de questions, ou à ceux qui comprennent mais ne soufflent pas un mot ?

 

Le style est simple mais m’a parfois rappelé celui de Voltaire, et notamment dans l’utilisation récurrente de l’ironie et du sous entendu. Derrière chacune des critiques, on sent le poids de l’histoire et plus encore, on sait que chaque acte décrit, quoique parfois explicité sous forme de métaphore, est un fait réel, un fait que l’auteur a puisé dans l’URSS communiste de Staline.

 

En bref, une superbe métaphore dénonciatrice du totalitarisme de Staline. A lire !

Lundi 7 mars 2011 à 12:32

Persuasion

Jane Austen 


P
remière publication en 1818
316 pages
 

 http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/couv33332055.jpg 

 D'autres titres :

Orgueil et préjugés
Raison et sentiments
Northanger Abbey


Quatrième de couverture :

 

« Sous le vernis d'un genre, chacune des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules, et finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir l'air d'y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent, elles aiment les potins mais détestent bavardages, grossièreté et vulgarité. La pudeur, le tact, la discrétion, l'humour sont les seules convenances qu'elles reconnaissent... Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, c'est fortes d'une telle indépendance qu'il faut souhaiter au mari d'être à la hauteur ! A lire yeux baissés et genoux serrés pour goûter en secret le délicieux plaisir de la transgression des interdits. »

Anne Barbe, Libération 1980



Quel bonheur de lire du Jane Austen ! Après une pause dans mes lectures - due à mes  partiels et à un manque d’envie ma foi bien étrange -, je recommence tout doucement à lire, et comment y reprendre goût si ce n’est en se plongeant dans l’univers de Jane Austen ! Je ne suis pas loin du coup de cœur pour cet ouvrage, qui arrive désormais en deuxième position de mon classement, derrière Orgueil et préjugés. 

 

Dans ce roman, il est question de la jeune Anne Elliott, âgée de 27 ans et vivant avec son père, un baronnet orgueilleux et ridicule et sa sœur aînée, Elizabeth, capricieuse,  narcissique et tyrannique. Au milieu de cet étalage de ridicule, la jeune Anne tente tant bien que mal de s’épanouir comme elle le peut, tout en essayant d’oublier son amour perdu pour Frederick Wentworth, auquel elle avait été fiancée quelques années plus tôt, fiançailles qu’on lui avait convaincu de rompre, le jeune homme n’étant en effet pas de suffisamment bonne société.

Usée par les dépenses excessives de Sir Walter Elliott, la fortune de la maisonnée devient un  sujet d’inquiétude et la famille est bientôt obligée de louer leur belle demeure de Kellynch et de partir s’installer  à Bath. Avant le déménagement, Anne est sollicitée par sa jeune sœur Mary, qui se dit souffrante et requière sa présence de toute urgence.

Les nouveaux locataires de Kellynch ne tardent pas à s’installer et quelle n’est pas la surprise d’Anne lorsqu’elle découvre que  Mrs Croft n’est autre que la sœur aînée de Frederick Wentworth, son ancien amour. Ce dernier doit d’ailleurs rendre visite à sa sœur sous peu…

 

Ce roman a été publié à titre posthume et n’a donc, semble-t-il, pu être corrigé par Miss Austen. Malgré tout, il relate avec une justesse et une très grande précision l’ambiance de l’Angleterre du XIXème siècle, ses coutumes, ses mœurs et ses ridicules. Car que serait un roman de Jane Austen sans l’ironie si chère à celle-ci ? Et c’est encore une fois un régal de découvrir toutes ces descriptions, tous ces dialogues remplis de sous entendus pas si implicites que cela…

Les personnages secondaires – qui ne le sont finalement pas véritablement puisqu’ils ont chacun un petit rôle à jouer – sont tous plus insupportables, plus ridicules les uns que les autres et l’on se demande véritablement ce que font Anne et Frederick au milieu de tout cet étalage d’orgueil, de manipulation et de sottise. La famille Elliott est  particulièrement insupportable et il n’est pas rare de pousser de hauts soupirs agacés devant tant de narcissisme teinté de bêtise.

Alors, au milieu de cette société, Anne et Frederick se croisent, s’éloignent l’un de l’autre pour se retrouver encore. Comme dans tout roman de Jane Austen qui se respecte, on connaît à l’avance la fin du roman, mais tout le questionnement réside dans l’où et le quand.

La psychologie des personnages est très développée et m’a également semblée très élaborée. En revanche, le ton global de cet ouvrage m’a semblé beaucoup plus mélancolique que celui des autres romans de Jane Austen. C’est peut-être pour cette raison  que je me suis autant attachée à Anne, souffrant avec elle et détestant peu à peu les personnages qui l’entouraient.

J’ai aimé ces longues descriptions comme Miss Austen sait si bien les faire et ces dialogues croustillants fais de sous entendus et d’ironie latente.

 

En bref, une excellente lecture, presque un coup de cœur. A découvrir et à consommer sans modération !

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