Les lectures de Nymi

Mardi 4 mai 2010 à 11:51

L’écume des jours
Boris Vian

 


Première publication en 1947
335 pages
 

 http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/lecumejoursborisvianL1.jpg

 D'autres livres de Boris Vian :

L'arrache-coeur


Quatrième de couverture :

Un titre léger et lumineux qui annonce une histoire d'amour drôle ou grinçante, tendre ou grave, fascinante et inoubliable, composée par un écrivain de vingt-six ans. C'est un conte de l'époque du jazz et de la science-fiction, à la fois comique et poignant, heureux et tragique, féerique et déchirant. Dans cette œuvre d'une modernité insolente, livre culte depuis plus de cinquante ans, Duke Ellington croise le dessin animé, Sartre devient une marionnette burlesque, la mort prend la forme d'un nénuphar, le cauchemar va jusqu'au bout du désespoir. Seuls deux choses demeurent éternelles et triomphantes : le bonheur ineffable de l'amour absolu et la musique des Noirs américains...

 



Enorme coup de cœur pour ce chef d’œuvre ! Boris Vian est un génie d’avoir inventé un monde si délicieusement absurde ! Au début, j’ai commencé à le lire en tentant de faire appel à ma petite logique, mais j’ai rapidement dû la laisser de côté, puisque qu’environ toutes les deux phrases surgit un élément inexplicable et bien souvent inexpliqué. Et c’est bien ce qui fait toute la magie du livre : au bout de plusieurs chapitres, on ne s’arrête même plus sur le détail absurde, tout simplement parce qu’il ne nous choque plus !

Boris Vian nous emporte dans un monde dans lequel des personnes meurent et sont évacués par des nettoyeurs, et ceci sans que personne ne s’en émeuve plus que ça. Le style est bien souvent désopilant, tellement justement les éléments présents sont étranges. Le personnage de Colin est très attachant, notamment lorsqu’il décide un beau matin qu’il veut tomber amoureux, et fera ensuite tout pour soigner sa belle Chloé. La métaphore du nénuphar m’a beaucoup touchée, de même que la dégradation progressive de l’appartement, au fur et à mesure que la fortune de Colin fondait. En revanche, il m’a été impossible de m’attacher à Chick, peut-être est-ce au vue de la façon dont il dilapidait l’argent de Colin ou traitait Alise…

La dernière partie est très sombre, et je l’ai terminé une boule au ventre, pressentant que la fin serait tragique et espérant en même temps me tromper. J’ai trouvé le dernier chapitre très bien pensé et je suis donc plus que ravie de cette lecture !

En bref, un vrai coup de cœur !


Quelques citations à savourer :

"Puis il fit un signe de croix car le patineur venait de s’écraser contre le mur du restaurant à l’extrémité opposée de la piste, et restait collé là, comme une méduse de papier mâché écartelée par un enfant cruel."

"Devant Colin, accroché à la paroi, on voyait Jésus sur une grande croix noire. Il paraissait heureux d’avoir été invité et regardait tout cela avec intérêt. "


"Entre la nuit du dehors et la lumière de la lampe, les souvenirs refluaient de l’obscurité, se heurtaient à la clarté et, tantôt immergés, tantôt apparents, montraient leur ventre blanc et leur dos argenté."

"Le plus clair de mon temps, je le passe à l'obscurcir."

Jeudi 6 mai 2010 à 13:14

L’arrache-cœur
Boris Vian


 ~ Challenge ABC ~

Première publication en 1953

256 pages

 

 http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/SDC15976.jpg

D'autres livres de Boris Vian :

L'écume des jours



Quatrième de couverture :

Voilà un coin de campagne où l’on a de drôle de façons… La foire aux vieux, par exemple. Curieuse institution ! On sait bien aussi que tous les enfant peuvent voler comme des oiseaux dès qu’ils étendent les bras – mais est-ce une raison suffisante pour les enfermer derrière des murs de plus en plus hauts, de plus en plus clos ? Le psychiatre Jacquemort se le demande – puis ne se le demande plus, car il a trop à faire avec la honte des autres, qui s’écoule dans un bien sale ruisseau.

Mais nous, qui restons sur la rive, nous voyons que Boris Vian décrit simplement notre monde. En prenant chacun de nos mots habituels au pied de la lettre, il nous révèle le monstrueux pays qui nous entoure, celui de nos désirs les plus implacables, où chaque amour cache une haine, où les hommes rêvent de navires, et les femmes de murailles.

 

 

 

J’ai trouvé ce réellement roman bouleversant, et surtout très troublant. L’histoire commence de façon anodine : Jacquemort arrive dans un village et vient s’installer tout naturellement chez Clémentine et Angel. Là où ça commence à paraître étrange, c’est que Clémentine accouche de trois petits garçons et a empêché son mari de la voir les deux derniers mois de la grossesse. Dès le début, on s’aperçoit qu’elle a un rapport très particulier avec ses fils, un rapport de possession malsain et presque effrayant.


Nous suivons Jacquemort, un psychiatre qui cherche à psychanalyser quelqu’un afin de se remplir de ses sentiments, de ses souvenirs afin de combler le vide en lui (à noter par ailleurs son prénom, ô combien révélateur…). Avec lui, nous découvrons un village bien étrange qui organise par exemple une foire aux vieux. Cette foire n’est ni plus ni moins qu’une vente d’esclaves dont le travail sera de subir les coups des villageois. La honte est un sentiment bien connu dans ce petit village, mais il fait partie des mots tabou à ne surtout pas prononcer et les villageois inventent un bien étrange système pour s’en débarrasser…

 

On découvre un curé bien particulier qui professe que Dieu est un luxe et qu’il n’est en aucun cas intéressé par le fait de faire pleuvoir ou d’aider les cultures des villageois à pousser.

 

Mais ce qui est le plus frappant, c’est que la violence est omniprésente dans ce village. On punit sévèrement les bestiaux des erreurs qu’ils peuvent commettre, on embauche des apprentis d’une dizaine d’années qu’on rue de coups et qu’on force à travailler sans interruption, on frappe les personnes âgées, on se bat, on se lance des pierres… Et toutes ces monstruosités, toutes ces absurdités qui révoltent le lecteur ne choquent que lui. Jacquemort est bien écœuré au début du roman, mais il ne le reste pas longtemps, et ce qui était pour lui une abomination au début devient une habitude par la suite.

 

Je crois que ce qui m’a le plus frappé, choquée même, c’est le comportement de Clémentine avec ses enfants. Boris Vian écrit de longs paragraphes dans lesquelles sont retranscrites les peurs de cette mère, peurs névrotiques et ainsi irraisonnée. C’est cette peur omniprésente qui la conduira jusqu’aux dernières extrémités, jusqu’à un seuil qu’on ne croyait pas possible de franchir, ô combien révélateur de l’amour égoïste qu’elle éprouve pour ses enfants. Et c’est avec ce prétendu amour qu’elle justifiera les horreurs qu’elle se sentira obligée de commettre, pour se prouver son amour pour eux, pour se prouver que jamais une mère n’a autant aimé ses enfants.

 

A travers ce roman, on sent bien la critique explicite de Boris Vian, son portrait de notre société. Il nous dresse un monde dans lequel chaque personne a, profondément enfoui en elle, une part de violence qui ne demande qu’à ressurgir et à faire preuve de cruauté. Un monde dans lequel on maltraite et où on rit des personnes âgées, un monde dans lequel on est violent avec les animaux et la nature, un monde dans lequel soit on frappe ses enfants, soit on les élève en cage. L’influence de la naissance récente de la psychanalyse se fait sentir très fortement, et pendant tout le roman, je me suis fait la réflexion que le personnage de Clémentine aurait été un très intéressant cas clinique.

 

En bref un roman dérangeant, très dérangeant même, mais qui a le mérite de décrire notre société sans prendre de gants, en accentuant simplement certains détails de notre quotidien afin de nous faire prendre conscience de tous ces vices que nous ne voyons même plus. Une nouvelle fois, un très bon livre de Boris Vian !



Quelques citations :

 

"Je suis vide. Je n’ai que gestes, réflexes, habitudes. Je veux  me remplir. C’est pourquoi je psychanalyse les gens. Mais mon tonneau est un tonneau des Danaïdes. Je n’assimile pas. Je leur prends leurs pensées, leurs complexes, leurs hésitations, et rien ne me reste. Je n’assimile pas ; ou j’assimile trop bien…, c’est la même chose. Bien sûr, je conserve des mots, des contenants, des étiquettes ; je connais les termes sous lesquels on range les passions, les émotions, mais je ne les éprouve pas."

 

"Ils me paient pour que j’aie des remords à leur place."

 

"C’est pas noir et c’est pas blanc et il n’y a pas de couleurs, juste rien. C’est un mur de rien."

Vendredi 20 août 2010 à 10:00

L’étranger
Albert Camus

 

Première publication en 1942

184 pages

 

http://cristaux-de-verre.cowblog.fr/images/albertcamus.jpg 

 D'autres titres :

La peste

 

Quatrième de couverture :

 

"Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français..."

 






 

Conseillé à de nombreuses reprises par mon professeur de philosophie en terminal, ce livre aurait cependant pu dormir encore longtemps dans ma PAL (j’avoue que Camus ne m’attirait pas plus que ça…) si une lecture commune sur Livraddict ne m’avait pas poussée à entamer la lecture de ce petit roman.

 

Ce livre est divisé en deux parties. Dans la première, Meursault, le personnage principal, apprend le décès de sa mère par télégramme et se rend à son enterrement. Nous suivons donc les actions de ce personnage, des actions qu’il raconte lui-même de façon détachée de même que ses envies et son ennui, qui apparaît d’ailleurs de façon récurrente tout au long de l’ouvrage. Il rencontre Raymond Sintès qui lui raconte ses déboires amoureux et lui demande conseil sur la manière de punir sa maîtresse. Celui-ci opte finalement pour un lynchage en règle et s’en tire avec un simple avertissement.

 

Un peu plus tard, il invite Meursault et son amie Marie chez un ami, près de la plage. Là-bas, ils se trouvent face à face avec le frère de la femme battue par Raymond, accompagné de ses amis. Après une violente dispute, Raymond est blessé et conduit chez le médecin. Un peu plus tard, Meursault retourne sur la plage pour se détendre et, éblouit par le soleil et la lumière émise par le poignard du frère de la jeune fille, tire plusieurs fois sur celui-ci.

 

Dans la deuxième partie du roman, Meursault est en prison et subit plusieurs interrogatoires visant à comprendre les raisons de son acte. A l’issue d’une parodie de procès, il est finalement condamné à être décapité « au nom du peuple français ».

 

L’ambiance que Camus met en place, et ce dès le début du roman, m’a rappelé par certains côtés Boris Vian, notamment dans le malaise que ressent le lecteur à ne pas comprendre ni les tribulations du personnage principal ni ce par quoi il est porté. Le titre de cet ouvrage prend tout son sens très rapidement : Meursault est étranger au monde qui l’entoure – et c’est d’ailleurs l’une des choses dont il est accusé dans la deuxième partie – et semble même parfois être étranger à lui-même.

 

Ce qui interpelle le lecteur, c’est ce détachement dont fait preuve Meursault, cette franchise désarmante lorsqu’il explique pourquoi il n’est pas affecté par la mort de sa mère, pourquoi il n’a ni versé de larmes, ni souhaité la voir une dernière fois.

 

Meursault met un point d’honneur à dire la vérité en toutes circonstances, sauf quand cela l’ennuie et le fatigue d’avance. Il n’hésite pas à dire à Marie qu’il ne l’aime pas mais que si elle le veut, il l’épousera. Il révèlera la vérité à la Cour, à savoir qu’il a tiré à cause du soleil, sans se soucier des rires que cela engendre ni des conséquences que ces déclarations auront.

 

La deuxième partie du roman rappelle Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo, à la différence que dans ce dernier, on ne nous dit jamais si l’accusé est coupable ou non. Chez Camus, Meursault est bien coupable du meurtre, mais fait preuve d’une extrême passivité, d’une résignation qui fait mal au cœur.

 

Le lecteur assiste impuissant à cette parodie de procès pendant laquelle tout semble fait pour que Meursault soit condamné à mort. Son crime est à peine évoqué et semble, aux yeux de la Cour, la simple conséquence de l’indifférence dont il a fait preuve face au décès de sa mère. Meursault est en effet condamné pour n’avoir pas revêtu l’attitude adéquate lors de l’enterrement de sa mère et est donc déclaré comme sans humanité et inapte à vivre en société.

 

J’ai ressenti énormément de colère durant la deuxième partie du roman (tout comme ce fut le cas lorsque j’ai lu Le dernier jour d’un condamné) et beaucoup de compassion pour Meursault qui apparaît véritablement désarmé dans ce monde qui lui est étranger et qui ne le comprend pas.

 

Une première découverte de Camus ma foi très convaincante ! Un livre qui ne laisse pas indifférent et marque durablement les esprits. Une réussite !


Les avis des autres participantes : Liyah
, Setsuka, Cess, Djak

Mardi 7 septembre 2010 à 11:44

La mare au diable
George Sand

 

Première publication en 1846

123 pages

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Quatrième de couverture :

 

La Mare au Diable est un lieu maudit où souffle l'angoisse. Près d'elle se déroule toute l'histoire. Un paysan, veuf avec ses enfants, cherche femme. Qui épousera-t-il? celle qu'on lui a promise, ou une pauvre paysanne, harcelée par son patron? Cette petite Marie est l'âme d'un paysage de rêve, et l'emblème de l'enfance éternelle.
Un roman d'amour, mais traversé par le cri des chiens fous, la nuée sanglotante des oiseaux, le fossoyeur épileptique. La voix de la terre s'y accorde avec celle de l'Âme enfantine : George Sand y parle avec force du sol natal et des premiers souvenirs.

 

 

 

 

  

 

Depuis quelques temps déjà je désirais lire un des nombreux romans de George Sand pour pouvoir me faire une idée sur sa plume. La mare au diable, étant dans ma PAL, mon choix fut rapidement fait.

 

L’histoire qui nous est contée est celle de Germain, veuf inconsolable et inconsolé depuis le décès de sa femme. Sa belle-famille l’aide tant bien que mal à élever ses enfants, mais son beau-père lui fait un jour part de la nécessité qu’il voit dans une nouvelle alliance. Discipliné et confiant en le bon sens de celui qui fût à l’origine de son bonheur, Germain accepte de rencontrer celle qui pourrait devenir sa femme.

 

Une jeune fille, Marie, lui est confiée pendant son voyage afin qu’il puisse la mener jusqu’à la riche ferme dans laquelle elle a été engagée comme bergère. Pendant le trajet, le dernier enfant de Germain les rejoint et parvient à infléchir son père qui accepte de l’emmener avec lui et Marie. A la nuit tombée, le trio s’égare dans une forêt qui recèle de bien étranges sortilèges, comme celui d’égarer tout promeneur qui s’y attarderait à la lumière de la lune. Pendant ce périple, d’intimes liens vont se créer entre les voyageurs…

 

Je commencerai ce billet par dire que j’ai été agréablement surprise par le talent déployé par George Sand qui parvient merveilleusement bien à nous immerger dans la campagne du XIXème siècle. Entre anecdotes champêtres et traditions d’un autre âge, ce très court roman dresse un bien joli tableau des travailleurs de la terre, tout en finesse et pourtant en précision. Bien loin d’adopter un ton condescendant à leur égard, George Sand pare plutôt de nombreuses qualités morales ces paysans plein de bon sens et n’ayant d’autre credo que celui de l’amour de la famille et  du travail bien fait.

 

Le style est frais, les phrases sont bien tournées et les descriptions valent vraiment la lecture ! J’ai en revanche trouvé l’histoire entendue et tout à fait prévisible. Mais l’intérêt de ce livre résidait à mon sens plus dans la description des campagnes du XIXème ainsi que de leurs traditions que dans l’histoire d’amour. Je suis donc globalement satisfaite de ma découverte de George Sand, même si je sais d’ors et déjà que ce roman ne fera pas partie des livres qui m’auront marquée.

 

En bref, un court roman frais décrivant à merveille la campagne du XIXème siècle (ses anecdotes et ses traditions) sous couvert de la narration d’une histoire d’amour somme tout attendue entre deux « compagnons de voyage ».

Dimanche 3 octobre 2010 à 14:28

Perceval ou Le Conte du Graal
Chrétien de Troyes 

 

 

Vers 1182-1190 (inachevé)

205 pages 

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Synopsis :

 

Perceval vit à l'écart du monde, ignorant de tout, et même de son nom. Un jour dans la forêt, il croise, émerveillé, cinq chevaliers revêtus de leur armure et décide de rejoindre la cour du roi Arthur pour se faire à son tour armer chevalier. Ainsi débutent les aventures de Perceval qui affrontera cent ennemis, rencontrera l'amour et tentera de percer le mystère du graal.

Comment un enfant rustre et naïf va-t-il devenir un parfait chevalier ? C'est toute l'histoire de ce roman d'apprentissage avant la lettre. Car Perceval ne parviendra au plein épanouissement de sa personnalité qu'à condition de connaître les codes en vigueur. Et même alors, il lui restera à s'en détacher pour accéder à une plus haute vérité.

 

 

 

Il y a quelques mois, Bookine lançait son challenge 1000 ans de littérature avec pour but de faire découvrir des auteurs classiques et développer la culture générale des participants, tout en se faisant plaisir. Pour le premier rendez-vous, j’ai donc choisi de lire un titre de Chrétien de Troyes, auteur dont je n’avais jusqu’à présent lu que quelques textes.

 

Autant le dire dès le début, je n’ai pas été séduite par ce roman. Pour autant, je n’oublie pas que Chrétien de Troyes est l’un des premiers romanciers de l’histoire et mérite, à ce titre, une plus grande indulgence de la part du lecteur.

 

Malgré tout, ma lecture n’aura pas été agréable tant au niveau du style qu’au niveau des personnages. En effet, Perceval, l’un des personnages principaux du livre m’a paru insupportable durant tout le début du roman. Il apparaît comme un jeune homme naïf, n’écoutant les recommandations de ses pairs que lorsqu’il en a bien envie (et ne les comprenant d’ailleurs pas toujours), impulsif et j’en passe. A la limite, Gauvain m’a plus intéressée bien que certains côtés de son caractère m’aient hérissés.

 

La chevalerie a certes ses règles, dont celle de l’honneur avant tout et de la croyance en Dieu, mais trop c’est trop. Bien souvent, les chevaliers se lancent dans une quête perdue d’avance et risquant de leur être fortement préjudiciable, simplement pour qu’on ne puisse pas les traiter de lâches. De même, les trop nombreuses références à Dieu auront su me faire perdre patience.

 

Pour ce qui est du style, j’ai trouvé celui de Chrétien de Troyes bien trop emphatique. Le texte est en effet noyé sous les superlatifs : les châteaux sont tous plus richement décorés les uns que les autres, les demoiselles sont de plus en plus belles, sans parler des chevaliers et de leur attirail ! De plus, c’est peut-être un problème d’édition, mais la mienne était particulièrement pénible à lire : très peu de paragraphes, jamais de saut de ligne lors des dialogues… 

 

L’histoire ensuite m’a semblé très brouillon. On passe des aventures de Perceval à celles de Gauvain sans préavis et sans véritable lien conducteur ce qui reste assez déstabilisant.

 

En bref, une déception pour moi tant au niveau du style que de l’histoire et des personnages.


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Ce livre a donc été lu dans le cadre du Challenge 1000 ans de littérature organisé par Bookine. J'en profite d'ailleurs pour la remercier de son dévouement pour ce challenge et pour le travail qu'elle réalise au niveau de l'organisation et des synthèses sur les différentes périodes de la littérature. Grâce à elle, ma culture littéraire va pouvoir se développer pour mon plus grand plaisir !

Pour lire le bilan de cette première cession ainsi que les avis des différents participants concernant leurs différentes lectures, c'est
ici !

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